Centre de création, formation et développement pour les arts de la marionnette
La compagnie Pupella-Noguès artiste associé au Festival Mima pour les éditions 2010 et 2011.
Lorsque, à la rentrée 2009, Jean-Luc Pouts et Caroline Galmot nous ont proposé d’êtres artistes associés pour les éditions 2010 et 2011 du Festival MiMa de Mirepoix, il nous a semblé important de définir, pour ce voyage en commun, trois points de réflexion, trois mots clef :
engagement, partage, transmission.
Notre engagement artistique commun se pose en défense d’un langage théâtral qui est et qui se doit d’être en profonde adéquation avec le monde actuel. Notre engagement est un acte militant en faveur de la reconnaissance de cet Art polysémique, qui agit comme un creuset des arts de la scène contemporaine, tout en affirmant ses partis pris forts construits tout au long de son histoire.
Nous proposons au Festival un parcours à travers trois créations de la Compagnie :
la récente mise en scène d’un Pinocchio d’après la dramaturgie de Carmelo Bene et sa transposition avec des marionnettes habitées ; la mise en espace de la relation cause / effet avec une « manipulation en déséquilibre » qui interroge les conventions du théâtre ; la ludique et espiègle mise en objets d’haïkus poétiques. Autant de facettes de notre travail, de notre recherche, à la fois plastique et textuelle, du déplacement du regard du spectateur.
Le partage entre nos structures : le partage de la réflexion, sur la base de nos parcours respectifs (l’histoire d’un Festival, l’histoire d’une Compagnie) : le partage de la diversité des regards, du croisement des sensibilités, nous ont permis de tracer ensemble une ligne de programmation ; s’inspirant de la dernière création de la Compagnie « Je ne sais pas pourquoi mais parfois tu m’énerves ! », MiMa proposait « Dés (obéissances » comme point de convergence pour les deux prochaines éditions du Festival.
Pour élargir nos horizons, pour croiser les parcours, nous aurons une carte blanche, avec des artistes invités qui nous proposent une vision « autre » de l’objet, de sa relation dans nos espaces, et de sa place dans nos vies (le Phun, Compagnie Mirelaridaine…), ainsi que des invités pour nous apporter une autre perception de la désobéissance et du théâtre de marionnettes : psychologues, politiques, journalistes….
La question de la transmission, de la mise en valeur de jeunes artistes : tout en gardant son aspect populaire et grand public, le Festival peut également être un laboratoire d’expérimentations, d’échanges et de réflexions, témoignage de la diversité et de la richesse du théâtre de marionnettes contemporain.
Dans cette optique, nous proposons les « Hors-champs », espaces de rencontre et de partage qui seront ouverts à la jeune création avec 3 « couleurs » différentes : première création, maquette, espace public.
À ces trois axes s’ajoute bien évidemment un regard croisé sur la programmation.
Dans la période difficile que notre société traverse, nous souhaitons que ce Festival soit enthousiaste et insolent comme Pinocchio, créatif et énervé comme Scapin, mais en aucun cas résigné et obéissant.
Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ? La désobéissance peut-elle devenir un devoir ?
Joëlle Noguès – Giorgio Pupella, août 2010